Porte d’Arras, Lille, 16h45.
C’est un enfant. Je le vois de dos, de loin. Sa tête, coiffée d’un bonnet, n’arrive pas à la hauteur du feu orange du bas. Il est seul. Quand ma voiture s’arrête, fenêtre ouverte, il s’approche, tend la main et me supplie s’il vous plaît d’une voix geignarde mécanique. En même temps que sa voix me parvient, je découvre son visage. Il a les traits marqués, un visage de petit vieux, maculé de traces grises. Je refuse. Un sanglot silencieux d’enfant alors le secoue, une fois, deux fois, trois fois. Sanglot de môme pour une peine d’adulte. Alors j’attrape mon sac, une pièce, la lui donne. Et je maudis ce monde qui désespère les enfants de 7 ou 8 ans aux feux, dans les villes.
Commentaires
1. loeilduchien le 17-10-2009 à 22:07:22
journée-journées-jamais